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C'est dans l'abbaye-mère de l'ordre dominicain à Toulouse que Bernard Gui rédigea son "Manuel de l'Inquisition" pour la formation de ses Frères

La victoire posthume de Bernard Gui, le grand inquisiteur

De nos jours, l’Inquisition est plus sournoise, hypocrite et dissimulée qu’au Moyen-Age : si, lors du quinquennat précédent, elle s’est démesurément accrue, elle est moins affichée ou exposée pour ne pas créer le sentiment de crainte voire de terreur qui étaient autrefois recherchés. Car en contrôlant financièrement la presse progressiste par l’intermédiaire de ses obligés, tout en la faisant financer avec l’argent public, le Clown Bozo et ses acolytes, ont mis sous cloche la liberté d’expression au nom du « POLITIQUEMENT CORRECT » ; ce ne sont plus les Saintes Ecritures qui dictent le dogme sacré inviolable, mais  « BIENPENSANCE » et « PENSEE UNIQUE » règnent à sa place, imposées par les SEIDES du « PROGRESSISME ». 
Les flammes du bûcher ne soumettent plus ni n’éradiquent l’hérétique, mais l’intransigeance des membres politisés du « Syndicat de la Magistrature », auquel Mme Taubira a confié toutes les clés de notre justice, y pourvoit : il punit, discrédite et élimine politiquement tout dissident au discours et à la morale officielles !.
Par le fanatisme et le sectarisme intransigeant de ses membres, le dogmatisme  règne sur le monde des médias : près de sept siècles après sa disparition, Bernard Gui a donc triomphé !

nom de la rose
Controverse théologique entre Franciscains et Inquisiteur Dominicain sur la pauvreté de Jésus

Bernard GUI (1261-1331), Moine prêcheur dominicain français, dont l’Ordre reçut mission du Pape d’éradiquer le Catharisme d’Occitanie, exerça la fonction de Grand Inquisiteur pendant 17 ans, avant d’être nommé Evêque de Lodève. Depuis le grandiose et impressionnant « Couvent des Jacobins », siège des dominicains à Toulouse (bâtiment exceptionnel où repose dans la Basilique le tombeau de St Thomas d’Aquin) où il résidait, il cumula une production intellectuelle prolixe et intense.
Il posa dans son traité, écrit pour la formation de ses Frères, le « Manuel de l’Inquisiteur » (Practica Inquisitionis hæreticae pravitatis) les principes historiques de l’Inquisition, qui constituent le socle de l’enseignement dispensé aux Inquisiteurs dominicains. L’effrayante efficacité de ces méthode s’exerça d’abord pour l’éradication de la religion chrétienne « cathare » d’Occitanie, puis fut étendue au-cours des siècles suivants à l’Espagne avec la « Reconquista », puis en Amérique pour l’évangélisation des autochtones, après la découverte de ce continent :

bernard

La mission de l’inquisiteur est l’éradication de l’hérésie. Or, l’hérésie ne peut être détruite si les hérétiques ne le sont pas. Et les hérétiques ne peuvent être détruits si, avec eux, on ne détruit pas aussi ceux qui les hébergent, qui sympathisent avec eux 

Bernard Gui  :  Manuel de l’Inquisiteur

Sa sortie de la nuit de l’histoire est la conséquence du roman « Le nom de la Rose » d’Umberto Ecco et du film éponyme qu’en tira Jean-Paul Annaud ; il est incarné à l’écran par F.Murray Abraham, et fait face au représentant de l’ordre rival, les Franciscains, dont le représentant, nommé Guillaume de Baskerville, est joué par l’immense acteur que fut Sean Connery.
Historiquement, les deux ordres prêcheurs dominicains et franciscains s’affrontaient sur la question « politico-religieuse » de « la pauvreté de Jésus » qui opposait le Pape à l’Empereur germanique ; l’ordre des dominicains, dont Bernard Gui, étaient les représentants du Pape Jean XXII ; l’ordre des franciscains était soutenu par l’empereur germanique Louis IV de Bavière.
Dans un temps marqué par l’emprise du religieux sur le pouvoir temporel, cette controverse marque une évolution profonde et définitive qui verra le seul intérêt politique remplacer le religieux dans la réflexion et la pensée des dirigeants.

Le Pape Jean XXII, Cardinal français Jean Deuze

Les controverses sur la pauvreté du Christ et de son Eglise, sont des classiques, des incontournables de l’histoire monastique ; elles sont le fait de moines bénédictins, le premier ordre fondé selon la règle de Saint Benoît dès le haut-moyen âge (qui nous a légué les trésors des littératures grecques et romaines retranscrits et protégés dans leurs « scriptoriums » pendant les périodes les plus sombres des siècles ténébreux ayant succédé à l’effondrement de l’empire romain) , contestant – dés le XIème siècle, lors des formidables expansions économiques et démographiques de l’occident chrétien – l’enrichissement des monastères, la vie moins austère et rigoureuse des moines et un certain relâchement de leurs mœurs. Pour ces « puristes » de la règle bénédictine : ascétisme – rigueur liturgique et travail devaient caractériser la vie monastique : ils fondèrent l’ordre des Chartreux (créé en 1084 par Saint Bruno), et l’ordre Cistercien (créé en 1098 par St Robert de Molesmes, abbé bénédictin) pour revenir aux principes fondamentaux édictés par St Benoît. Ces ordres, notamment l’ordre cistercien et St Bernard, connurent une expansion extraordinaire ! Ils couvrirent l’Europe de leurs abbayes et dominèrent l’histoire du XIIème siècle, nommé « siècle de St Bernard ».  Leurs abbayes sont érigées en des lieux isolés et coupés du monde,  entièrement dévolues à la prière, au silence et au travail manuel. L’engagement monastique est d’ordre contemplatif.
C’est parce que les cisterciens, notamment Saint Bernard, missionnés par le Pape pour ramener à l’orthodoxie les « brebis égarées » d’Occitanie, ne purent mener pacifiquement à bien leur mission que la Croisade fut prêchée contre les chrétiens cathares, avec ses épouvantables massacres et massives exterminations de populations chrétiennes. Les cisterciens, hommes de prière et de silence, s’étaient heurtés intellectuellement à forte partie, lors de controverses célèbres avec les prêcheurs cathares, appelés « les bonhommes », qui connaissaient parfaitement les Evangiles, leur livre sacré également ; ils allaient toujours par deux et prêchaient dans tout les villages, vivant de mendicité, allant pieds-nus dans le dénuement total pour prêcher leur foi !
Moine dominicain
Moine franciscain

Alors qu’il traversait le pays toulousain lors d’un voyage avec son Evêque, Dominique de Guzman assista aux prêches des »Bonhommes » et comprit que les ordres religieux contemplatifs n’étaient pas en mesure de leur opposer une contradiction crédible pour ramener les croyants à la foi catholique ; il conçut donc la création d’un ordre dit « prêcheur », devenu plus tard les « dominicains » en honneur à leur créateur, qui s’inspira des « bonhommes » cathares, de leur pauvreté absolue et de leur mobilité pour répandre la foi. Le nouveau moine prêcheur sort de son statut « contemplatif » et prend une dimension « apostolique » ; mais en sus de leur mission, pour l’éradication du « catharisme », le Pape confia à l’ordre dominicain la mission d’Inquisiteurs, qu’ils menèrent à bien jusqu’à la totale élimination du dernier des cathares, Guilhem Belibaste, brûlé vif lui sur le bûcher de l’Inquisition.
L’autre grand « ordre prêcheur », les « Franciscains », fut créé en 1209, par le descendant d’une riche famille de marchands drapiers, François d’Assises ; il est fondé sur les principes de simplicité, pauvreté et fraternité entre ses membres Dans son testament, St François d’Assises, insiste sur le caractère absolu de la pauvreté de ses « frères » ; mais apparurent au sein de l’ordre des « extrémistes », désignés sous le nom de « Spirituels » qui limitèrent l’essentiel de la vie chrétienne à la pauvreté absolue : le Christ et ses Apôtres n’ayant eu aucune propriété, ni individuelle, ni communautaire, il devait en être de même pour l’Eglise !.  Le Pape Jean XXII réagit contre ces excès en ordonnant la dispersion de ces frères dans un certain nombre de Couvents, et enjoint l’abandon de certaines de leurs pratiques, comme le port de l’habit étriqué ou d’autres usages qui les singularisaient !
Pour défendre leur cause, les « Spirituels » envoyèrent une délégation de 64 d’entre-deux à Avignon pour rencontrer le Pape ; mais celui-ci, inflexible,  maintint ses exigences, les rappela par une bulle papale à leur « devoir d’obéissance », et déféra vingt-cinq d’entre eux devant le Tribunal de l’Inquisition ; quatre furent condamnés au bûcher. Pour compliquer plus encore cette situation, l’Empereur élu, Louis IV de Bavière, qui entretenait de très mauvais rapports avec le Pape, prit violemment le parti des « spirituels » franciscains et accusa le Pape d’hérésie ; en retour, celui-ci excommunia Louis IV et le cita à comparaître devant le Tribunal Apostolique. Louis IV prit avec son armée la direction de ROME, dans le but de se faire couronner Empereur et de désigner un antipape ; il conquit la Lombardie, dont il ceint la couronne à Milan, et enfin Pise, après un siège.
Comme quoi, l’intérêt politique et matériel du Prince excédait déjà largement celui pour les querelles théologiques ! Deux siècles plus tard, s’épanouirait la Renaissance Florentine et dans « Le Prince » Machiavel théoriserait certains principes des « spirituels » ! Car, comme le rapportent dans leurs Evangiles St Marc (XII, 13-17), St Matthieu (XXII,21) et St Luc (XX, 25), le Christ ne professait-il pas :

« Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu. »