La diplomatie est sans doute l’un des domaines dans lequel droite et gauche ont les clivages les plus profonds et les plus fondamentaux :
- pour la droite, dans la grande tradition gaullienne, la diplomatie française doit être indépendante, sa voix singulière et unique doit la rendre ouverte et attentive à toutes les nations du monde, sans soumission ni hostilité inutile à l’endroit de quiconque, sans parti pris ni exclusive. C’est à ce titre qu’elle occupe un axe central entre des blocs opposés idéologiquement qui ont besoin d’elle pour parler entre-eux et rechercher des points d’accord. Les américains qualifient de « discours héroïque » celui prononcé par Dominique de Villepin devant l’assemblée générale de l’organisation des Nations Unies, lorsqu’il s’opposa à la volonté du Président américain Georges Bush de déclencher une guerre en Irak pour éliminer le tristement célèbre Saddam Hussein, supposé détenir des armes de destruction massive dont les preuves étaient pourtant inexistantes ; cette voix unique et singulière, plus de dix ans après ce discours, est élevée au rang des discours les plus remarquables jamais prononcés devant l’instance internationale.
- pour la gauche, dans la grande tradition mitterrandienne et de la SFIO, la France est une nation euro-atlantiste totalement inféodée au camp occidental et suivant sans broncher la politique décretée par Washington, dont elle n’est qu’un supplétif pour les affaires africaines. Laurent Fabius, actuel Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur, en déplacement en Algérie ce dimanche pour rencontrer le Président algérien BOUTEFLIKA et tenter de redresser les échanges commerciaux avec ce pays où la France a perdu sa première place au profit de la Chine, nous fournit sur ce film tourné par une télévision algérienne, l’exemple de ce que doit être l’image, la voix et l’activité de la diplomatie socialiste française sur la scène internationale.
Après, chacun en fonction de ses convictions, fait ses choix.